Vacances au château de Sédaiges: souvenir de la Reine Margot en 1585

Il est des lieux où vous pouvez résider en famille, des lieux magnifiques et magiques, différents, encore aujourd’hui habités par le souvenir de grands personnages qui ont fait l’Histoire de France. Sédaiges en fait partie. Ici, ou dans son environnement proche, sont passés, ont vécu, aimé et combattu des hommes et des femmes exceptionnels dont le cinéma s’est emparé pour en faire des personnages qui sont désormais partie de nous-mêmes.

Notre histoire commence au château de Sédaiges à Marmanhac, à quelques lieux de la forteresse de Carlat, propriété de Marguerite de Valois, où a séjourné plus d’un an cette Reine de France, fille de Catherine de Médicis, femme du futur Henri IV. L’une des plus belles femmes du royaume de France en ces années 1580, redoutablement intelligente, magnifiquement interprétée dans le film de Patrice Chéreau « la Reine Margot » par la très belle Isabelle Adjani.

Notre histoire nous amènera ensuite à évoquer le souvenir du médecin personnel d’Henri IV dont l’un des descendants deviendra propriétaire de Sédaiges, et elle se terminera avec Renée d’Anjou, duchesse de Montpensier, voisine de la Reine Margot, interprétée par la non moins belle Mélanie Thierry dans le film de Bertrand Tavernier, tourné en partie à quelques lieues de Sédaiges.

Marguerite de Valois arrive à Carlat le 30 septembre 1580. A 32 ans, c’est l’une des plus belles femmes du royaume, dont la beauté, excusez du peu, a été chantée par Brantome, Ronsard et Montaigne; tellement belle que, nous dit Brantome, lors d’un discours du roi Henri III, son frère: « plus de trois cent personnes de l’assemblée étaient plus ravies à la contemplation d’une si divine beauté qu’attentifs à écouter les graves propos du roi, encore qu’il eut dit et harangué des mieux ». Marguerite a fui en toute hâte la cour d’Agen où elle craignait pour sa vie en ces périodes troublées des guerres de Religion. Elle arrive sans bagages, servantes ni bijoux après avoir chevauché six jours d’affilée en croupe derrière Jean d’Aubiac, son écuyer en chef et amant en titre (erreur fatale ! il sera arrêté, transféré à Paris et pendu sur ordre du roi quelques temps après).

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Pierre Béral, Bayard de Caissac, Sédaiges et la Reine Margot

Marguerite tombe gravement malade quelques semaines après son arrivée à Carlat. Elle sera soignée et guérie par Pierre Béral, né et exerçant à Murat, médecin personnel d’Henri de Navarre depuis 1578. Notez bien ce nom, car l’un des descendants de Pierre deviendra propriétaire de Sédaiges.

Marguerite est non seulement l’une des plus belles femmes de France, mais c’est aussi un tête bien faite. En fine politique, et Dieu sait qu’il fallait l’être en ces périodes sanglantes (les massacres de la Saint Barthelémy ont eu lieu treize ans auparavant), Marguerite va s’attacher à se rallier la noblesse d’Auvergne, dont elle compte bien hériter de sa mère Catherine de Médicis, duchesse d’Auvergne et de Bourbonnais (entre autres..). A sa nouvelle cour est bientôt invité Bayard de Caissac, de Sédaiges, d’une vieille lignée de la noblesse d’Auvergne. Bayard de Caissac sera fait quelque temps après gentilhomme de la cour de Marguerite. Connaissant la réputation de Marguerite, il se trouvera toujours des mauvaises langues pour insinuer que cette promotion rapide de Bayard pourrait ne pas s’expliquer que par des considérations strictement politiques de Marguerite, mais il ne s’agit là que de ragots et médisances infondés … :-).

Patrice de Varax, actuel propriétaire du château de Sédaiges, a retrouvé dans les archives de Sédaiges un document exceptionnel, une lettre autographe de Marguerite de Valois, Reine de France. Ce document ne suffit pas à lui seul à prouver que Marguerite est venu à Sédaiges, mais l’ intelligence politique de Marguerite, aussi bien que les simples règles de courtoisie de l’époque militent pour penser qu’elle est venue lors de cette année d’exil faire à Sédaiges une visite à son nouvel ami Bayard de Caissac, et qu’elle y soit alors restée quelques jours. Les deux châteaux  ne sont distants que de cinq lieues, soit 3 ou 4 heures à parcourir à cheval, difficile à l’époque d’effectuer l’aller-retour dans la journée…

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« La princesse de Montpensier » au château de Messilhac

Notre histoire n’est pas finie ! Le roi Louis XIII, fils d’Henri IV, anoblira au XVII ème siècle la famille de Pierre Béral, et les deux familles de Caissac et Béral lieront leurs destinées avec le mariage en 1740 de Pierre II de Béral avec Marguerite de Caissac. La grand-mère de Patrice de Varax fut la dernière de Caissac.

C’est au  château voisin de Messilhac que Bertrand Tavernier est venu tourner « la Princesse de Montpensier » avec Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel (duc de Guise), Lambert Wilson (le comte de Chavagnac). Tous ces personnages, comte de Chavagnac excepté, ont bel et bien existé, et Margot les a connus, certains de fort prés: le duc de Guise fut l’un des plus grands amours de jeunesse de Marguerite…

Renée d’Anjou, la « vraie » princesse de Montpensier n’est jamais venue à Messilhac (et elle n’était qu’une simple duchesse). Mais en septembre 1585, Renée d’Anjou est déjà duchesse de Montpensier (Nord de l’Auvergne), son château se trouve à une quinzaine de lieues d’Usson, où le roi a fini par assigner à résidence sa sœur Margot 1586 à 1605. Rien d’absurde donc, même si l’histoire n’en dit rien, à penser que la (vraie) duchesse de Montpensier, alias Mélanie Thierry ait rencontré la (vraie) Reine Margot, alias Isabelle Adjani.

On se plait à imaginer qu’il y a là matière à un futur grand film de fiction historique, qui pourrait, il n’est pas interdit d’y rêver, commencer à Carlat, avec la Reine Margot, Pierre Béral et Bayard de Caissac, de Sédaiges 🙂 ?

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La Reine Margot entre histoire réelle, fiction historique et cinéma

Alors le soir venu à Sédaiges, peut-être pourrez vous raconter à vos enfants l’histoire passionnante et passionnée de Marguerite de Valois, héritière d’une des plus grandes familles royales de France, une femme belle, intelligente, mangeuse d’hommes peut-être, mais qui vécut une vie passionnée dans cette époque terrible des guerres de Religion. Une femme qui connut 3 rois morts tragiquement: son père Henri II, mort une lance fichée dans l’œil droit en joutant près de la place des Vosges, son frère Henri III, mort assassiné à Saint-Cloud, et son mari, Henri III de Navarre, qui deviendra l’un des nos plus grands roi sous le nom d’Henri IV, et mourra assassiné dans le Marais à Paris.  Une femme qui aurait pu devenir Reine de France à la place d’Henri de Navarre si le roi d’Espagne, ainsi qu’il en avait la ferme intention, était arrivé à changer les règles de succession interdisant l’accession d’une femme au trône de France. Une menace sérieuse pour tous les hommes en place rêvant de succéder à Henri III, car si femme elle était, elle l’emportait sur tous par son intelligence, ses talents politiques et sa capacité à se servir de tous ses atouts pour atteindre son objectif.

Pourquoi ne pas imaginer aussi, la nuit venue, une autre Histoire de France ? si Pierre Béral n’avait pas réussi à sauver sa patiente… ou si Marguerite s’était éprise de  Bayard de Caissac et de Sédaiges au point de refaire sa vie ici et avec lui ?… Personne ne le saura jamais, mais il est des lieux rares magiques où souffle l’esprit, où les ombres du passé nourrissent nos imaginations et  nous font rêver à d’autres possibles, et Sédaiges en fait partie.

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